Le Loup des Steppes

Transition d'un jeune loup FTM

Archive for the 'Réflexion' Category

Miroir

L’autre soir, F. m’a dit que je me regardais plus dans les miroirs. Ce qui est vrai. Parce qu’en fait, comme je lui ai expliqué, je suis toujours un peu surpris.

On a tous une image mentale de nous-même. Le truc, c’est que moi elle change a une vitesse qui m’empêche d’en avoir une conscience totale. Et même si le reflet que je vois chaque jour ne m’étonne pas, parfois je bloque sur les vieilles photos, et je trip évolution comme dans ce petit montage photo (de janvier à juillet).

Ca me fait trop bloquer de ne pas réussir à cerner la différence. Il semble que ce soit le bas du visage qui ait changé en fait, plus carré. Et puis c’est très bizarre mais l’impression d’un visage plus doux (ne me demandez pas de définir, c’est du ressenti).
En plus de l’effet de la testo, je pense que mon visage a aussi changé en fonction de mon poids. La T m’a fait prendre environ 10 kg, essentiellement de muscle selon les mesures de taux de graisse, de tour de taille and co de l’endocrino, et le fait que je rentrais pareil dans mes jeans (mais pas dans mes t-shirts par contre (certains étant devenus trop serrés aux épaules.). Depuis, j’ai perdu 5 kg. J’ai pas l’impression d’avoir perdu trop de muscles (l’opé m’a fait arrêter le sport) mais je pense que je suis devenu plus sec (la testo continuant son travail et mon appétit étant très limité ces derniers temps). Du coup c’est marrant, parce que mon visage s’est affiné mais ne ressemble en rien à celui pre-T (c’est peut-être pas évident sur le montage mais j’ai vraiment pas le courage de montrer des photos pre-T plus explicites sur la finesse et l’horrible féminitude de mon ancien visage).

D’ailleurs on en parlait l’autre fois avec F. et P. de cette évolution du visage, et P. m’a sorti un truc trop mimi et en fait assez inattendu (je soupçonne la bière de rendre les gens plus philosophes) : « (…) Mais ton regard lui ne change pas… (pause) C’est important le regard… c’est portant ». Yep. C’est vrai.

Bref, il est 4h du mat et je bloooque sur ma tronche. Voilà. Ca m’arrive parfois.

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How Do You Come to Terms with Your Past ?

Je m’excuse d’avance pour les non-anglophones mais ces derniers jours ‘je youtube’ un peu sur différentes ‘channel’ de FTM et je suis tombé sur une vidéo vraiment très intéressante d’un gars de San Francisco. C’est marrant d’ailleurs, il s’est fait opéré par Fischer lui aussi.

Bref. Dans cette vidéo il se pose la question du passé, du ‘ghost’ qui vit en nous et s’interroge sur ce que cette différence « historique » implique. La vidéo se trouve ici.

Je pense un plus à cette question ces jours-ci probablement parce que je suis de retour à Montpellier, où je revois de nombreuses personnes d’un passé plus ou moins proche.
Et que je me demande aussi comment revoir ceux qui ne savent pas (encore ?). Les revoir en me présentant comme Samuel serait envisageable mais signifierait ne pas pouvoir parler de délires du lycée ou autres, et inversement, parler de V. en mode « tu sais, machin, ben c’était moi » me saoule à un point phénoménal.
Pis même si c’est vrai que depuis l’opé j’ai franchi un nouveau cap et que je suis encore plus détaché de la personne que j’ai pu être, je ne veux pas non plus que cela implique une coupure avec ceux qu’elle pouvait connaître. Léger casse-tête donc.

Cette vidéo est intéressante car elle évoque plusieurs points, que je développerais probablement plus en détail dans les jours ou semaines à venir.

« About lower stuff » : J’y reviendrais. Le deuil de la normalité physique. Pour l’instant je suis trop content de mon torse pour que ça me parasite le cerveau, mais c’est une question qui revient et que je n’ai jamais vraiment évoqué ici.

« Hiding grow-up one » : Je n’ai pas encore trop ce problème dans la mesure où je connais encore finalement peu de gens qui ignorent que je suis trans. Mais j’ai déjà eu des conversations ou je me sentais incapable de raconter certains souvenirs, tout simplement parce que ça paraîtrait bizarre. Comme ce gars qui commente la vidéo en disant : « I can’t just casually say, « Oh, yeah, I was in an all-girl rock band when I was 15 » without there being questions. »

Bref, je suis un peu tombé sur cette vidéo par hasard, et j’ai pensé qu’elle soulevait vraiment des questions intéressantes…

Ps : À l’occasion je reviendrais sur youtube et tout ce qui se passe de beau (essentiellement en anglais) là dessus, tous les vlog (vidéo blog) qui existent…

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Post-op #2

Petite vidéo pour changer ! On va faire un tour avec mes parents et puis je posterai pour vous raconter (en mots cette fois) comment s’est déroulé le rdv de ce matin.

En attendant, voilà la vidéo :

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Drains & co

Hop, je viens de vider mes drains du jour. Je trouve d’ailleurs qu’ils n’étaient pas beaucoup remplis (moins de 25 – ml I guess), le gauche moins que le droit.

Et surtout, c’était pas du tout traumatisant. Assez marrant même. Mum m’a filmé pour le « making-off » que je fais depuis le début, et j’ai commenté mon action. C’est simple à faire et je soupçonne la version 3.0 de moi-même de ne plus avoir peur du sang (ça paraît hallucinant mais bon, je viens quand même d’en vider deux poches en riant, so…!).

Sinon, mes parents sont géniaux, de vrais petits assistants parfaits. Ils m’aident à soulever des trucs ridiculement légers, à ouvrir les portes ou à débrancher la prise usb de mon ordi (le dernier exemple, c’est pour dire à quel point je suis handicapé !). Et puis ils me nourrissent, m’apportent mes boissons, réajustent mes coussins, etc. C’est vraiment très agréable d’être accompagnés comme ça !

Voilà pour la maj du soir.

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Emil, Hans, et le « lyrisme de la souffrance »

Aujourd’hui j’ai poursuivi ma lecture de Cioran face à un océan toujours aussi calme. Sur les Cimes du désespoir, c’est le titre de ce premier livre du philosophe Roumain.
C’est assez agréable de lire les écrits du jeune Emil, et surtout, il me rappelle tout un tas de choses que j’avais à vrai dire un peu oubliées ces derniers temps.

Oui, parce que cette transition m’a menée vers de nouveaux chemins : ceux de la vie, de l’instant présent, de la joie d’exister, simplement, sans trop penser au pourquoi du comment. Vous devez vous dire qu’il n’y a pas de mal à ça. Vous avez bien raison.

Sauf qu’en fait, mon équilibre vital fonctionne en partie sur l’alternance « vie en société » / « vie intérieure – créative ». Grâce à elle, qui a indirectement amené mon « exil », et à lui, dont la lecture me stimule, je me retrouve donc depuis hier soir dans cet état lyrique fécond, porteur de potentiel créatif. Merci à eux deux donc.

Pas plus de mots de ma part, je préfère laisse lui laisser la parole pour ce soir, et vous laisser apprécier l’intérêt de ce maître à penser :

« Il est dangereux de contenir une énergie explosive, car le moment peut venir où l’on n’aura plus la force de la maîtriser. L’effondrement alors naîtra d’un trop plein. Il existe des états et des obsessions avec lesquels on ne saurait ivre. Le salut ne consistent-il pas dès lors à les avouer ? (…) Le lyrisme représente un élan de dispersion de la subjectivité, car il indique, dans l’individu, une effervescence incoercible qui prétend sans cesse à l’expression. Ce besoin d’extériorisation est d’autant plus urgent que le lyrisme est intérieur, profond et concentré. Pourquoi l’homme devient-il lyrique dans la souffrance et dans l’amour ? Parce que ces deux états, bien que différents par leur nature et leur orientation, surgissent du tréfonds de l’être, du centre substantiel de la subjectivité, en quelque manière. On devient lyrique dès lors que la vie à l’intérieur de soi palpite à un rythme essentiel. Ce que nous avons d’unique et de spécifique s’accomplit dans une forme si expressive que l’individuel s’élève au plan de l’universel.

(…)

Certains ne deviennent lyriques que dans les moments décisifs de leur existence ; pour d’autres, ce n’est qu’à l’instant de l’agonie, où tout le passé s’actualise et déferle sur eux comme un torrent. Mais, dans la majorité des cas, l’explosion lyrique surgit à la suite d’expériences essentielles, lorsque l’agitation du fond intime de l’être atteint au paroxysme. Ainsi, une fois prisonniers de l’amour, des esprits enclins à l’objectivité et à l’impersonnalité, étrangers à eux-mêmes comme aux réalités profondes, éprouvent un sentiment qui mobilise toutes leurs ressources personnelles. Le fait qu’à peut d’exceptions près, tous les hommes fassent de la poésie lorsqu’ils sont amoureux montre bien que la pensée conceptuelle ne suffit pas à exprimer l’infinité intérieure ; seule une matière fluide et irrationnelle est capable d’offrir au lyrisme une objectivisation appropriée. Ignorant de ce qu’on cache en soi-même comme de ce que cache le monde, on est subitement saisi par l’expérience de la souffrance et transporté dans une région infiniment compliquée, d’une vertigineuse subjectivité. Le lyrisme de la souffrance accomplit une purification intérieure où les plaies ne sont plus de simples manifestations externes sans implications profondes, mais participent à la substance même de l’être. Il est un chant du sang, de la chair et des nerfs.

(…)

L’état lyrique est au-delà des formes et des systèmes : une fluidité, un écoulement intérieur mêlent en un même élan, comme en une convergence idéale, tous les éléments de la vie de l’esprit pour créer un rythme intense et parfait. Comparé au raffinement d’une culture ankylosée qui, prisonnière des cadres et des formes, déguise toutes choses, le lyrisme est une expression barbare : sa véritable valeur consiste, précisément, à n’être que sang, sincérité et flammes. »

Ps pour Souen : Outre son premier ouvrage, Sur les cimes du désespoir (à lire puisque, comme toute première création, il contient en germe toutes les idées de son auteur, avec la fraîcheur de la jeunesse en plus), je te conseille, en vrac, Syllogismes de l’amertume, La Tentation d’exister, De l’inconvénient d’être né, Ecartèlement et Ébauches de vertige. Ses Entretiens parus en 1995 sont également passionnants et approfondissent encore sa pensée, une fois que tu te seras familiarisé avec celle-ci (et si ça te plaît !).
Déçue ? Tu ne veux qu’un seul titre ? Alors je dirais, puisqu’il faut en choisir un, De l’inconvénient d’être né.

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True Lies

Blinded by Truth by LorraineMD

« Exister équivaut à un acte de foi, à une protestation contre la vérité. » – E.M Cioran

La semaine dernière, dans le « post polémique » j’écrivais que j’avais changé, autant mentalement que physiquement.

Alors, autant les changements physiques sont « quantifiables » (poils, prise de muscle, voix…), autant les changements psychologiques et de comportements sont plus difficiles à mesurer.

J’ai déjà évoqué le fait que oui, je suis moins « peureux », moins stressé par plein de situations. Mais il se trouve que je suis aussi plus honnête, plus franc vis-à-vis de moi-même et des autres.

Ce qui n’a pas toujours que du bon.

Parce que tout le monde n’est pas forcément prêt à entendre la vérité, et/ou parce que celle-ci amène toujours des conséquences plus ou moins dures à gérer.

Et oui, cette semaine je me suis rendu compte que mon côté secret et extrêmement prudent dans ce que je dis (ou pas) avait quand même du bon…

Pas que j’ai spécialement envie de revenir à une version précédente de moi-même (n’oublions pas que le temps d’avant, c’était le temps d’avant…), mais peut-être que garder tout de même un petit filtre ne ferait pas de mal dans certaines situations.

Du coup, aujourd’hui j’ai acheté un livre que je n’avais pas lu, d’un auteur que j’apprécie beaucoup et qui avait lui aussi beaucoup à dire sur la vérité : Emil Cioran.

J’adore Cioran, il fait partie de ces personnes avec qui j’aurais vraiment aimé pouvoir discuter, et sa lecture m’apporte toujours beaucoup. Son cynisme, son ironie, sortent ses écrits du pur pessimisme et d’une lucidité trop froide pour être appréciable.

Dans Ecartèlement, il écrit : « On vit dans le faux aussi longtemps qu’on n’a pas souffert. Mais quand on commence à souffrir, on n’entre dans le vrai que pour regretter le faux. »

Et également : « Nous n’avons le choix qu’entre des vérités irrespirables et des supercheries salutaires. Les vérités qui ne permettent pas de vivre méritent seules le nom de vérités. Supérieures aux exigences du vivant, elles ne condescendent pas à être nos complices. Ce sont des vérités « inhumaines », des vérités de vertige, et que l’on rejette parce que nul ne peut se passer d’appuis déguisés en slogans ou en dieux. »

Pour fuir ses « vérités irrespirables » il croit dans l’art, l’illusion esthétique…

Hum. Je connais ça… Peut-être que je devrais m’en souvenir, et regarder un bon film la prochaine fois que j’ai envie de dire un truc sérieux. Tiens, là par exemple, plutôt que de poster ce message à 5h du mat, en sachant pertinemment que ça va en agacer certain/e…

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L’imposture

Vous l’avez peut-être senti en lisant mon blog cette semaine : en ce moment mon humeur est en dents de scie…

J’alterne entre joie et stress pour l’opération à venir, mais aussi joie et déprime concernant l’année qui se termine.

Présent et futur. Les deux ont du bon.

Par contre, le passé, oh my… Le passé…

Alors oui, j’admets, regarder des vieilles photos n’est jamais une idée brillante quand on est d’humeur instable.

Mais ça faisait un moment que je voulais parler de mon rapport aux photos (qui évolue en permanence d’ailleurs). Si je le fais maintenant, c’est parce que je viens de mettre des mots sur un des sentiments qui m’habite lorsque je vois mon ancienne carapace en photo.

J’ai l’impression qu’on m’a volé mon passé. Qu’elle – plus précisément – m’a volé mon passé. Cette personne que je vois sur les photos, et qui n’est vraiment pas moi, avec qui je ne connecte plus.

Je sais que pour certains d’entre vous, ce genre de phrase doit faire bizarre, voir mal. Mais j’ai vraiment ce sentiment de dégoût et de colère en voyant ces photos souvenirs. Parce que finalement, quoi qu’il arrive, je ne revivrais pas ces évènements là, et je ne pourrais jamais en avoir un souvenir à mon image. Il faudra que je me contente de me dire que, oui, j’y étais.
Heureusement, j’ai une bonne mémoire visuelle, et je me console en me disant que les vraies photos, je les aient dans la tête.

Comme ce lever de soleil dans la gare d’Amsterdam…

Mais quand même. Ca m’énerve et m’attriste. Ca me donne même par moment l’envie de refaire certaines photos, celles qui comptent. Celle où j’ai une passoire sur la tête en fin de soirée après le bac, celle ou je porte un casque de chantier et une hache dans les rayons de Leroy Merlin, celle où je me vide une mapmonde remplie d’eau dans la piscine gonflable installée au milieu du salon de mes parents, celles où je déambule dans les rues de Montpellier avec F., L., P. ou M.…

Tiens, à cette occasion j’ai envie de préciser : non je n’étais pas « petite ». Non, je n’ai pas envie qu’on parle de « mon moi du passé » au féminin. Non je n’ai jamais été cette fille qu’on peut voir sur les photos. Et ce n’est pas parce qu’à l’époque je n’avais pas les mots pour le dire (ou, plus récemment, le courage), que je me sentais moins garçon déjà à ce moment-là.
J’étais petit, j’étais farceur, dynamique, joueur, etc, et tout ce que reflète les photos et vos souvenirs est un féminin qui m’agresse.

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« I just thought that’s what guys do around here »

L’autre soir j’ai regardé Boys don’t cry. Ca faisait un moment que je voulais le revoir parce que la dernière fois que je l’avais vu (au lycée), je ne me savais pas encore trans. Ca peut paraître bizarre, de se dire que j’ai pu voir le film sans tilter, mais en fait, pas tant que ça.

D’abord parce que Brandon est déjà sur de lui, il se sait mec, vit et agit comme tel. De fait, on le perçoit comme ça, et finalement il me semble que le sujet de la transsexualité n’est qu’à peine évoqué. Et encore. Evoqué comme un fait plus que comme une situation. Brandon est un trans ? « Non ». Brandon est un mec.

Chaque parcours est différent. La prise de conscience ne se fait jamais de la même façon. Et je suis un putain de lâche.
J’ai fuis pendant 5 ans. Dans le cinéma ; principalement…

Du coup. Revoir le film aujourd’hui m’intriguait. Maintenant, plusieurs points me viennent à l’esprit, que je vais essayer de traiter de façon personnelle, sans le regard trop « critique de cinéma ».

Si vous n’avez pas vu le film, ne lisez pas la suite…

Non ?

Bon, je vous aurai prévenu !

Le premier c’est que dans mon souvenir, la mort de Brandon suivait de très prêt la scène dans la salle de bain où John et Tom le déshabillent.
Et pour moi cette scène de salle de bain était le vrai drame du film (au point d’en oublier la scène de meurtre). Parce que c’est la pire chose qui puisse arriver. Etre humilié. Réduit à une difformité biologique qu’on exècre… À côté d’une telle situation (et sa suite dans le film…), la mort ne fait tout simplement pas le poids.

Ensuite, il y a cette phrase de Brandon : « I just thought that’s what guys do around here » en réponse à Lana qui lui reproche de s’être fait trainer dans la boue. Cette phrase et peut-être celle qui m’a touché le plus. Elle représente la candeur de Brandon et de tous les ftm. Etre garçon c’est vouloir faire des trucs de garçons. Oui. Et alors ?

Enfin. Mon rapport nouveau film. Bizarrement. Mon regard face au film n’a pas tellement changé. Parce que Brandon est toujours un mec. Et que je suis un trans. Je ne suis pas sûr d’avoir déjà parlé ici du rapport ambigu trans-homme, mais il y a une différence. Etre trans c’est plusieurs choses. Etre en transition. Déjà. Ce qui est déjà beaucoup parce que ça veut dire être à un moment de sa vie ou on se soucit peut-être un peu plus de sa prochaine piqouse ou opération que de certaines choses de la vie. Et puis être trans aussi comme identité. S’assumer comme trans. Se vivre comme trans. Et non pas comme homme bio. Ca veut tout simplement dire qu’on accepte (et reconnaît) une différence. Parce qu’on n’est pas né bio, qu’on a grandit en étant considéré comme fille, parce qu’on refuse d’être noir ou blanc. Parce qu’on aime le gris.
Cependant, c’est très personnel, et tous les trans ne ressentent pas les mêmes choses.

Du coup je ne suis pas si proche de Brandon, toujours pas.

Bah. On verra dans dix ans.

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C’est quoi l’amour ?

Je viens de voir l’émission « C’est quoi l’amour » sur les trans.
Bon. C’est TF1. Mais c’était plutôt pas mal. Une MTF, un FTM et une MTF en devenir, mais plus incertaine de son identité (plus transgenre que transsexuelle selon ses dires) étaient présentés dans des docs.

Bizarrement, voir cette émission m’a rappelé le côté inhabituel de la question trans. Et oui, voir ses vies exposées sous le regard des caméras de TF1 en quête de drama (pas tant que ça cela dit, pour une fois) m’a rappelé le côté « sujet de société » de la transsexualité.
C’est fou. Mais j’avais complètement oublié.

Je suis donc content, j’ai fait un pas de géant en quelques années. Je suis passé de « putain c’est pas possible je suis trans, c’est affreux » à « c’est chelou, pourquoi ils en font tout un plat cette émission à parler de « sujet délicat » and co, c’est pas si anormal que ça ». C’est assez marrant quand même, à quel point on peut oublier que oui, ça peut choquer certaines personnes, etc.

En tout cas, cette émission était mieux que quand Delarue est au commande et pose des questions stupides pour amener ses invité(e)s dans un trip larme à l’œil que je ne cautionne pas.

Ce genre d’émission me rappelle également que l’entourage joue un rôle très important, et que si j’ai pu passer si facilement les barrières, et me sentir si bien, en tant que trans, c’est parce que mes proches ont été extrêmement compréhensifs et respectueux de ma nouvelle identité / vie.

Comme quoi. La télé c’est pas si nul. Ca permet de rester connecté avec ce monde bizarre qui existe dehors, où une partie des gens sont contre le mariage homo et hallucine quand on parle de trans.
Et du coup, ça permet de réaliser qu’en un sens, on est putain de chanceux d’être entouré comme on l’est, et de pouvoir vivre sa vie comme on le sent : humain, ni plus ni moins.

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Toys

Suite au post précédent, petit retour sur l’enfance et les jouets…

Dans la vie, il y a deux catégories de gens : ceux qui jouent avec des Légos, et ceux qui jouent avec des Playmobils. C’est une des grandes opposition de la vie moderne / consumériste. Oui, oui, on EST Légo ou on EST Playmobil, comme on est Mac ou PC…
Personnellement, j’ai toujours été Légo et je n’ai jamais compris l’engouement pour leurs concurrents, leurs mondes de plastique étant généralement déjà tout fait, sans aucun intérêt créatif…

Alors que les Légos, alala, grande histoire. J’ai passé des heures à faire des petites constructions et à jouer avec ces petits bonshommes jaunes.

Les Barbies ? Hum. On m’a offert un jour Barbie et Ken aux sports d’hiver. J’ai essentiellement fait faire du surf à Ken il me semble, sans grand enthousiasme d’ailleurs.

C’est marrant quand même cette histoire de jouets… Je suppose que si, à la manière de Zucker, on m’avait offert que des poupées je me serai royalement ennuyé et / ou j’aurai trouvé une façon d’en faire un amusement pour moi.

J’ai toujours trouvé un peu stupide l’idée que les filles devrait jouer avec des poupées et les garçons avec des voitures. Le pire je crois c’est l’opposition dînette / truc de construction.

On devrait pouvoir jouer avec ce qu’on veut, quel que soit le genre, et surtout, jouer comme on le veut, quel que soit le jouet…

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