Le Loup des Steppes

Transition d'un jeune loup FTM

Archive for the 'Sentiments' Category

L’orteil cassé


Oui, en ce moment je ré-explore mes années 90… Musicalement c’est dramatique mais c’est marrant de tripper à nouveau sur certain trucs, le générique de Bouli par exemple…

Pas grand chose à dire ces temps-ci. C’est un peu le vide mental. Je pense pas tellement à la transition, je crois. Il est possible que je fasse un peu l’autruche. Et puis c’est la rentrée des séries (DH !!!) donc ça me permet d’ignorer la question relativement bien.

Mais ‘heureusement’ mon inconscient est là : ça fait deux nuits d’affilées que je rêve (entre autre) que je reçois un mail me disant d’appeler tel ou tel chir-gynéco pour l’hysté…

Bon et puis je pense que je me suis cassé le petit orteil hier en me fracassant le pied (gauche évidemment) contre un carton… Du coup je boitille.

Ps : Congrats à Mr C. pour sa première injection de T. Lookin’ good bro. ^^

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Bukowski

« Certains ne deviennent jamais fous… Leurs vies doivent être bien ennuyeuses. »

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Popeye

Hop, voilà j’ai fait ma piquouse en 2 minutes chrono à l’instant. Je ressens déjà un effet positif (chaleur, boost psychologique, etc).

I’m such a damn junkie !

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I used to

J’aimais les jours de piqûre au début de ma transition, parce que ça voulait dire « chouette plein de nouveaux effets en perspective ».

Maintenant je déteste mes T day (et souvent le ou les jours qui précèdent) parce que c’est les jours où je me sens le plus hormonal et le plus « comme avant ». Je sens les oestrogènes, je sens que je suis bof physiquement et moralement, un peu comme quand j’allais pas très bien, avant la T tout ça, et que je réalisais le lendemain que c’était parce que c’était la mauvaise période du mois…

Ca m’énerve toujours de remarquer que c’est les hormones qui influe sur mon ressenti et que ce que je ressens n’est peut-être lié qu’à ça…(?).

Et puis évidemment, ce côté « dépendance » est un peu dépitant (sans compter l’aspect « noter la date de sa piquouse pour se souvenir de la prochaine fois » ce qui n’est pas sans rappeler les règles…).

Bref, du coup je vais aller à la pharmacie chercher ma came et me piquer tout seul today parce que zéro motiv pour voir une infirmière.

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Newman

« What we got here is… failure to communicate. »

Je suis triste. Paul Newman était mon acteur préféré. Un peu mon héros aussi, mon modèle. Pour son talent, ses choix de carrière, sa personnalité, sa classe, son humanité, ses yeux bleus… Bref, R.I.P Paul, et merci pour tous ces beaux films…

Petit rappel d’une partie de ses films…: Le Gaucher (The Left Handed Gun) d’Arthur Penn, La Chatte sur un toit brûlant (Cat on a Hot Tin Roof) de Richard Brooks, Exodus d’Otto Preminger, L’Arnaqueur (The Hustler) de Robert Rossen, Le Plus sauvage d’entre tous (Hud) de Martin Ritt, Le Rideau déchiré (Torn Curtain) d’Alfred Hitchcock, Hombre de Martin Ritt, Luke la main froide (Cool Hand Luke) de Stuart Rosenberg, Butch Cassidy et le Kid (Butch Cassidy and the Sundance Kid) de George Roy Hill, Le Piège (The MacKintosh Man) de John Huston, L’Arnaque (The Sting) de George Roy Hill, La Tour infernale (The Towering Inferno) de John Guillermin, Le Verdict (The Verdict) de Sidney Lumet, La Couleur de l’argent (The Color of Money) de Martin Scorsese, Les Sentiers de la perdition (Road to Perdition) de Sam Mendes, Cars de John Lasseter…

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Psy

Oui donc hier j’ai vu mon psy… Pas assez longtemps à mon goût (comme d’hab, environ une quinzaine de minutes…), mais bon, quand même, c’était cool.

Pour la première fois de ma vie j’ai dis des choses personnelles à un psy (I know…). Par personnelles j’entends, non liées à la transition, que je ne dis pas ou peu au gens (même très proches) normalement et surtout qui sont des vérités qui, énoncées à voix haute, me rendent vulnérable.

Reconnaître ses erreurs relationnelles récurrentes (nombreuses), mettre en doute sa capacité à ne pas être un robot répondant à un système prédéterminé par un début de parcours/vie chaotique, reconnaître/ressentir que cette entrée dans la vie a pu effectivement faire des dommages collatéraux, ce genre de choses…

Ce qui est agaçant avec les psys c’est qu’ils savent tout, évidemment. À peine j’ai commencé à dire « pourquoi est-ce que je repousse toujours les gens qui sont trop proches et que… » qu’il a terminé ma phrase par « et que vous aimez ceux qui vous rejettent ? ». Hum. Apparemment, l’ego has landed (l’égo s’est développé) mais pas assez pour que je ne trouve pas les gens qui m’aiment un peu « trop » complètement déraisonnables…

Et puis la peur du rejet, de l’engagement toussa. Du coup, au moins, j’ai compris pourquoi JE sabordais « volontairement » et de façon récurrente certaines relations. Arrivé à un certain point, c’est tout simplement plus simple d’être celui par qui la rupture arrive que de prendre le risque d’être rejeté à un moment ou à un autre.

Et effectivement, mettre sur un piedestale quelqu’un avec qui il n’y a aucun risque de dérapage incontrôlé (parce que pour être rejeté de façon douloureuse, il faut d’abord être aimé), c’est l’idéal.

Du coup, je suis plus que jamais motivé pour poursuivre ma quête du graal vers une personnalité renouvelée… Etre plus fort, ne plus reproduire les mêmes erreurs, etc. Et tout ça c’est pas que des mots hein, j’ai aussi agit dessus, pas plus tard qu’hier !

La difficulté étant, que quand on agit contre soi-même (même pour son propre bien), il faut passer la barrière du ressenti. Pas évident donc, quand on se bat contre un ressenti plutôt que contre des pensées intellectualisées…

Du coup, j’ai un système : me forcer à prendre sur moi pour toutes les actions relationnelles (et autres, mais pour les autres c’est différent) qui me pèsent / me stressent / m’angoissent parfois, pour qu’ensuite (après avoir constaté que bon, c’est pas la mort, faut pas déconner) mon ressenti change.
Avec ce système, je pense ne plus être un sociopathe angoissé dans quelques mois et ne plus ressentir la moindre appréhension dans différentes situations (prendre un verre, seul, avec certaines personnes, être dans une soirée peuplée si je ne bois pas, etc).

Bon. Je fais un peu ma thérapie ici aussi on dirait… Mais dans le fond, écrire les choses c’est tout aussi thérapeutique, et parfois c’est simplement en mettant en mots les choses qu’on est vraiment capable de les comprendre…

En tout cas, je vais voir le psy beaucoup plus régulièrement désormais, parce que c’est vrai que ces derniers temps je l’ai peu vu (pas de l’été) et que mine de rien, non seulement la transition me pèse parfois, mais aussi, je réalise que j’ai beaucoup de choses à régler avant d’être véritablement un free man…

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Action de corps exclu

Image extraite de l’installation multimédia XYXX Mosaïc identity de Klonaris et Thomadaki.

« Au commencement était le mot. Et du mot vint l’exclusion. L’histoire a commencé d’une expulsion pareille. Nous sommes les enfants de ceux qui ont cédé la place, nous sommes les enfants d’histoires de ceux qui ont cédé le pas. Nous sommes tous des enfants d’immigrés. Toute la culture est ce tiers exclus. Et le mot se fit corps.Corps lieu de tous les marquages, de toutes les blessures, de toutes les traces. Dans ta chair s’inscrivent les tortures, les interdits des classes sociales, les violences des pouvoirs dispersés mais jamais abolis. Aujourd’hui, seuls les exclus créent. Car c’est leur corps qui parle, énonce le refus. Corps de refus, corps vendus non acheté, corps condamné, corps prostitué, corps torturé, corps outil de travail, corps pédé, corps drogué, corps alcoolique, corps malade, ici et maintenant la parole du corps est corps, son insurrection de viande consciente vers le sacré, vers l’autre n’est peut-être simplement de la fulgurance ontologique de la caresse. »

Extrait du texte de l’action de Michel Journiac, réalisée au Musée National d’Art Moderne Centre Georges Pompidou, 19 novembre 1983.

J’ai traduit ce texte en anglais pour l’association de diffusion queer Le Peuple qui manque il y a quelque temps, le film sera diffusé au NY Queer Experimental Film Fesival en octobre.

Pourquoi mettre une partie de ce texte en ligne maintenant. Parce que je le trouve beau. Et qu’il me parle, là, maintenant.

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Tournage #1 – MAG

J’ai passé une super journée ! Y’a pas à dire, pour moi, les tournages c’est la vie. Surtout que là j’ai réussi à mélanger les deux choses qui comptent beaucoup dans ma vie, à savoir : le cinéma / la création et la « culture queer ».

C’était pour le tournage d’un clip de promo pour le MAG (asso LGBT parisienne pour ceux qui ne connaissent pas) qui « accueille officiellement » les bi et les trans (asso plus homo à la base).

Et, attention, info exclusive et « choquante » : je « joue » dedans (entre guillemets parce que c’est un pour un clip donc le rôle est muet). En gros 6 personnes représentent les lettres LGBT et moi je suis un B (y’avait déjà E. pour le trans FTM).

Cette journée m’a aussi permis de rencontre E., que je lis depuis plusieurs mois (son blog) et que je fréquente sur les différents forums. C’est toujours hyper agréable d’enfin mettre un tête sur pseudo et ça m’a vraiment fait plaisir de le voir.
Il y avait aussi Cw que j’avais vu pour la première fois la semaine dernière et avec qui je trip aussi vraiment bien (même délire ciné, même motiv pour tout un tas de projet, etc). Et puis A., bien sûr, réalisatrice et présidente du MAG. J’ai également pu croiser J. pour la première fois, et rencontrer plein d’autres lesbiennes, gays, gender variants (c’est bizarre de résumer comme ça mais bon) très sympas !

Je suis ravi, et très content d’avoir figuré dans le film parce que dans son genre c’est une grande première ! Je mettrai des captures d’écrans ici dès que Cw m’en fera parvenir !

Et puis aux pauses café, repas ou goûter on a pu discuter de nos différents ressentis, de nos perceptions et expériences… C’était à la fois enrichissant et exaltant de pouvoir parler de tout ça avec des gens qui comprennent et/ou ressentent les choses parfois différemment. Au-delà des parcours et des cases, tout ça m’a fait beaucoup de bien.

Ah et puis on m’a appelé « Samuel » toute la journée c’était cool aussi. J’adore le diminutif Sam mais j’avoue que c’est agréable aussi d’être appelé « en entier » parfois !

Du coup je suis remotivé par la vie, et l’envie de faire tout un tas de projets me porte et m’empêchera je pense de trop rester dans ce mood « incertain » de ces derniers temps.

Agir pour ne pas penser, voilà une des clefs.

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Morphée

Pour situer, là j’écoute Enya en regardant la lune (c’est vraiment très beau, cela dit, de s’endormir en regardant la lune), c’est pour dire à quel point c’est grave ! Le sommeil est difficile à trouver ce soir…

Oh my god, I just figured it out ! J’ai peur du noir…mental !

Depuis tout petit je passe mes nuits (enfin, le moment – plus ou moins long – qui précède la rencontre avec Morphée) à m’imaginer des histoires dans lequel je serai garçon.

Pendant toute ma période noire, j’ai été très malheureux de constater que je ne pouvais plus (futur bloqué, mur, trop douloureux et surtout c’était devenu de l’ordre « possiblement réel »).

Et puis un jour le futur s’est éclairci mais et puis j’ai repris, par habitude. Et même si cette tendance me fait perdre contact avec la réalité, c’est (re)devenu vital.

Comme je suis un grand romantique (si, si !). Ces « histoires » ont toujours impliqué quelqu’un, avec des phases de blocage plus ou moins longues.

Mais bref, si j’en parle maintenant c’est réalise maintenant pourquoi je créé des histoires impossibles dans la vie réelle : pour mieux les rêver ensuite ! Ca craint.

Je prends conscience que ce qui était un mécanisme de survie a entraîné un problème affectif (et cette tendance à préférer la fiction à la vie !). Je me rends aussi compte que du coup, quand on m’enlève cette part de rêve (parce que la vie m’empêche de continuer ma petite vie nocturne et/ou que bon, j’aimerai bien pouvoir me débarrasser de cette tendance irréaliste), je me sens bien triste.

Heureusement que je revois mon psy mardi pour en parler et essayer de comprendre cette préférence pour la fiction, ce mécanisme de répétition, ce « goût » pour les histoires (réelles) toujours impossible, cette peur du vide mental, de la solitude avant de tomber dans le sommeil…

Pendant un temps, je n’arrivai pas à dormir car mon cerveau ne s’arrêtait jamais, que je pensais à des milliards de choses en même temps, mais maintenant, ce qui m’embête c’est ce vide.

Alors, à quoi vous pensez vous avant de vous endormir ???

(Perso, j’ai déjà essayé le côté « check list pour le lendemain » mais ça m’ennuie, me stresse parce que je peux rien faire et que ça repousse mon sommeil tout en rapprochant l’échéance, etc…)

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Sometimes

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