Le Loup des Steppes

Transition d'un jeune loup FTM

Archive for the 'Art' Category

Transboys are sexy // P1 // Scars # Kael & Climax

Ca fait un moment que je voulais poster de jolies photos de photographe / ftm que j’apprécie.

Je profite du fait que j’aurai peu de temps pour poster dans les jours à venir pour lancer cette série de tofs.

La première photo (ainsi que celles qui suivront dans les post à venir) est l’œuvre du photographe Kael T Block (XX Boys project) qui pose ici lui-même.

La photo ci-dessous est du photographe Climax qui pose également lui-même (voir son blog / galerie photo).

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Сталкер

It is so quiet out here, it is the quietest place in the world. – Stalker

Dommage que je sois obligé de prendre un train à 7h52.

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Emil, Hans, et le « lyrisme de la souffrance »

Aujourd’hui j’ai poursuivi ma lecture de Cioran face à un océan toujours aussi calme. Sur les Cimes du désespoir, c’est le titre de ce premier livre du philosophe Roumain.
C’est assez agréable de lire les écrits du jeune Emil, et surtout, il me rappelle tout un tas de choses que j’avais à vrai dire un peu oubliées ces derniers temps.

Oui, parce que cette transition m’a menée vers de nouveaux chemins : ceux de la vie, de l’instant présent, de la joie d’exister, simplement, sans trop penser au pourquoi du comment. Vous devez vous dire qu’il n’y a pas de mal à ça. Vous avez bien raison.

Sauf qu’en fait, mon équilibre vital fonctionne en partie sur l’alternance « vie en société » / « vie intérieure – créative ». Grâce à elle, qui a indirectement amené mon « exil », et à lui, dont la lecture me stimule, je me retrouve donc depuis hier soir dans cet état lyrique fécond, porteur de potentiel créatif. Merci à eux deux donc.

Pas plus de mots de ma part, je préfère laisse lui laisser la parole pour ce soir, et vous laisser apprécier l’intérêt de ce maître à penser :

« Il est dangereux de contenir une énergie explosive, car le moment peut venir où l’on n’aura plus la force de la maîtriser. L’effondrement alors naîtra d’un trop plein. Il existe des états et des obsessions avec lesquels on ne saurait ivre. Le salut ne consistent-il pas dès lors à les avouer ? (…) Le lyrisme représente un élan de dispersion de la subjectivité, car il indique, dans l’individu, une effervescence incoercible qui prétend sans cesse à l’expression. Ce besoin d’extériorisation est d’autant plus urgent que le lyrisme est intérieur, profond et concentré. Pourquoi l’homme devient-il lyrique dans la souffrance et dans l’amour ? Parce que ces deux états, bien que différents par leur nature et leur orientation, surgissent du tréfonds de l’être, du centre substantiel de la subjectivité, en quelque manière. On devient lyrique dès lors que la vie à l’intérieur de soi palpite à un rythme essentiel. Ce que nous avons d’unique et de spécifique s’accomplit dans une forme si expressive que l’individuel s’élève au plan de l’universel.

(…)

Certains ne deviennent lyriques que dans les moments décisifs de leur existence ; pour d’autres, ce n’est qu’à l’instant de l’agonie, où tout le passé s’actualise et déferle sur eux comme un torrent. Mais, dans la majorité des cas, l’explosion lyrique surgit à la suite d’expériences essentielles, lorsque l’agitation du fond intime de l’être atteint au paroxysme. Ainsi, une fois prisonniers de l’amour, des esprits enclins à l’objectivité et à l’impersonnalité, étrangers à eux-mêmes comme aux réalités profondes, éprouvent un sentiment qui mobilise toutes leurs ressources personnelles. Le fait qu’à peut d’exceptions près, tous les hommes fassent de la poésie lorsqu’ils sont amoureux montre bien que la pensée conceptuelle ne suffit pas à exprimer l’infinité intérieure ; seule une matière fluide et irrationnelle est capable d’offrir au lyrisme une objectivisation appropriée. Ignorant de ce qu’on cache en soi-même comme de ce que cache le monde, on est subitement saisi par l’expérience de la souffrance et transporté dans une région infiniment compliquée, d’une vertigineuse subjectivité. Le lyrisme de la souffrance accomplit une purification intérieure où les plaies ne sont plus de simples manifestations externes sans implications profondes, mais participent à la substance même de l’être. Il est un chant du sang, de la chair et des nerfs.

(…)

L’état lyrique est au-delà des formes et des systèmes : une fluidité, un écoulement intérieur mêlent en un même élan, comme en une convergence idéale, tous les éléments de la vie de l’esprit pour créer un rythme intense et parfait. Comparé au raffinement d’une culture ankylosée qui, prisonnière des cadres et des formes, déguise toutes choses, le lyrisme est une expression barbare : sa véritable valeur consiste, précisément, à n’être que sang, sincérité et flammes. »

Ps pour Souen : Outre son premier ouvrage, Sur les cimes du désespoir (à lire puisque, comme toute première création, il contient en germe toutes les idées de son auteur, avec la fraîcheur de la jeunesse en plus), je te conseille, en vrac, Syllogismes de l’amertume, La Tentation d’exister, De l’inconvénient d’être né, Ecartèlement et Ébauches de vertige. Ses Entretiens parus en 1995 sont également passionnants et approfondissent encore sa pensée, une fois que tu te seras familiarisé avec celle-ci (et si ça te plaît !).
Déçue ? Tu ne veux qu’un seul titre ? Alors je dirais, puisqu’il faut en choisir un, De l’inconvénient d’être né.

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True Lies

Blinded by Truth by LorraineMD

« Exister équivaut à un acte de foi, à une protestation contre la vérité. » – E.M Cioran

La semaine dernière, dans le « post polémique » j’écrivais que j’avais changé, autant mentalement que physiquement.

Alors, autant les changements physiques sont « quantifiables » (poils, prise de muscle, voix…), autant les changements psychologiques et de comportements sont plus difficiles à mesurer.

J’ai déjà évoqué le fait que oui, je suis moins « peureux », moins stressé par plein de situations. Mais il se trouve que je suis aussi plus honnête, plus franc vis-à-vis de moi-même et des autres.

Ce qui n’a pas toujours que du bon.

Parce que tout le monde n’est pas forcément prêt à entendre la vérité, et/ou parce que celle-ci amène toujours des conséquences plus ou moins dures à gérer.

Et oui, cette semaine je me suis rendu compte que mon côté secret et extrêmement prudent dans ce que je dis (ou pas) avait quand même du bon…

Pas que j’ai spécialement envie de revenir à une version précédente de moi-même (n’oublions pas que le temps d’avant, c’était le temps d’avant…), mais peut-être que garder tout de même un petit filtre ne ferait pas de mal dans certaines situations.

Du coup, aujourd’hui j’ai acheté un livre que je n’avais pas lu, d’un auteur que j’apprécie beaucoup et qui avait lui aussi beaucoup à dire sur la vérité : Emil Cioran.

J’adore Cioran, il fait partie de ces personnes avec qui j’aurais vraiment aimé pouvoir discuter, et sa lecture m’apporte toujours beaucoup. Son cynisme, son ironie, sortent ses écrits du pur pessimisme et d’une lucidité trop froide pour être appréciable.

Dans Ecartèlement, il écrit : « On vit dans le faux aussi longtemps qu’on n’a pas souffert. Mais quand on commence à souffrir, on n’entre dans le vrai que pour regretter le faux. »

Et également : « Nous n’avons le choix qu’entre des vérités irrespirables et des supercheries salutaires. Les vérités qui ne permettent pas de vivre méritent seules le nom de vérités. Supérieures aux exigences du vivant, elles ne condescendent pas à être nos complices. Ce sont des vérités « inhumaines », des vérités de vertige, et que l’on rejette parce que nul ne peut se passer d’appuis déguisés en slogans ou en dieux. »

Pour fuir ses « vérités irrespirables » il croit dans l’art, l’illusion esthétique…

Hum. Je connais ça… Peut-être que je devrais m’en souvenir, et regarder un bon film la prochaine fois que j’ai envie de dire un truc sérieux. Tiens, là par exemple, plutôt que de poster ce message à 5h du mat, en sachant pertinemment que ça va en agacer certain/e…

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« …I just have to let you know how I feel… »

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« …when it suddenly hit me… »

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« …staring at a ceiling full of stars… »

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« I was lying in my bed last night… »

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Sharks

« Life is not a movie. Good guys lose, everybody lies, and love… does not conquer all. » – Buddy dans Swimming with Sharks.

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« I just thought that’s what guys do around here »

L’autre soir j’ai regardé Boys don’t cry. Ca faisait un moment que je voulais le revoir parce que la dernière fois que je l’avais vu (au lycée), je ne me savais pas encore trans. Ca peut paraître bizarre, de se dire que j’ai pu voir le film sans tilter, mais en fait, pas tant que ça.

D’abord parce que Brandon est déjà sur de lui, il se sait mec, vit et agit comme tel. De fait, on le perçoit comme ça, et finalement il me semble que le sujet de la transsexualité n’est qu’à peine évoqué. Et encore. Evoqué comme un fait plus que comme une situation. Brandon est un trans ? « Non ». Brandon est un mec.

Chaque parcours est différent. La prise de conscience ne se fait jamais de la même façon. Et je suis un putain de lâche.
J’ai fuis pendant 5 ans. Dans le cinéma ; principalement…

Du coup. Revoir le film aujourd’hui m’intriguait. Maintenant, plusieurs points me viennent à l’esprit, que je vais essayer de traiter de façon personnelle, sans le regard trop « critique de cinéma ».

Si vous n’avez pas vu le film, ne lisez pas la suite…

Non ?

Bon, je vous aurai prévenu !

Le premier c’est que dans mon souvenir, la mort de Brandon suivait de très prêt la scène dans la salle de bain où John et Tom le déshabillent.
Et pour moi cette scène de salle de bain était le vrai drame du film (au point d’en oublier la scène de meurtre). Parce que c’est la pire chose qui puisse arriver. Etre humilié. Réduit à une difformité biologique qu’on exècre… À côté d’une telle situation (et sa suite dans le film…), la mort ne fait tout simplement pas le poids.

Ensuite, il y a cette phrase de Brandon : « I just thought that’s what guys do around here » en réponse à Lana qui lui reproche de s’être fait trainer dans la boue. Cette phrase et peut-être celle qui m’a touché le plus. Elle représente la candeur de Brandon et de tous les ftm. Etre garçon c’est vouloir faire des trucs de garçons. Oui. Et alors ?

Enfin. Mon rapport nouveau film. Bizarrement. Mon regard face au film n’a pas tellement changé. Parce que Brandon est toujours un mec. Et que je suis un trans. Je ne suis pas sûr d’avoir déjà parlé ici du rapport ambigu trans-homme, mais il y a une différence. Etre trans c’est plusieurs choses. Etre en transition. Déjà. Ce qui est déjà beaucoup parce que ça veut dire être à un moment de sa vie ou on se soucit peut-être un peu plus de sa prochaine piqouse ou opération que de certaines choses de la vie. Et puis être trans aussi comme identité. S’assumer comme trans. Se vivre comme trans. Et non pas comme homme bio. Ca veut tout simplement dire qu’on accepte (et reconnaît) une différence. Parce qu’on n’est pas né bio, qu’on a grandit en étant considéré comme fille, parce qu’on refuse d’être noir ou blanc. Parce qu’on aime le gris.
Cependant, c’est très personnel, et tous les trans ne ressentent pas les mêmes choses.

Du coup je ne suis pas si proche de Brandon, toujours pas.

Bah. On verra dans dix ans.

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