Le Loup des Steppes

Transition d'un jeune loup FTM

I wanna be a real boy

J’ai passé un très bon week-end. C’était super de voir tous ces gens que je n’

avais pas vu depuis (plus ou moins) longtemps ! Et puis là, paf, petit coup de mou.

Les pansements sont quasiment entièrement tombés à droite. Avec quelques jours de retard, je pense que ce sera bientôt de l’

autre côté.
Cette évolution m’a permis de découvrir que j’ai, du côté gauche évidemment, une zone où la cicatrice est très large, de forme arrondie. Je sais pas si c’est parce qu’à cet endroit (proche de l’aisselle) l’incision devait être plus large, ou si c’est parce qu’un point a craqué, à un moment ou à un autre. Où alors les drains sortaient de là…? Je crois que du côté droit l’incision est nette au même endroit cela dit… Bref.

Toujours est-il que toutes ces cicatrices me pèsent ce soir. Parce qu’elles me renvoient à ce corps imparfait, différent, marqué, blessé. La plupart du temps ça ne me gêne pas, parce que je suis de toute façon différent d’un mec bio et que dans le fond ça me va. J’aime même cette différence.

Mais des fois je suis en colère. Parce que je trouve ça injuste.

Hum. C’est dur à décrire. Ce sentiment. Je vais bien, je suis globalement satisfait de tous les changements physiques, de l’opération, etc. Mais parfois j’ai une vague de découragement. Ca me gonfle tous ces trucs à faire pour avoir la chance de vivre ce qu’

une très grande partie de la population a déjà. Un corps qui lui va. Complet. Simple.

Pff. Appeler pour l’hysté. Ecrire à différentes administrations pour une utilisation de mon nom d’usage. Aller chez l’infirmière (j’y suis pas encore allé à Mtp donc évidemment il va falloir expliquer, etc). Masser mon torse. Mettre de la bétadine. Aller acheter de la crème cicatrisante. Etc.

Bon enfin, j’aurai dû me faire piquer aujourd’hui, mais week-end away oblige, ce sera pour lundi. Alors on va dire que c’est encore un truc hormonal, tous ces sentiments.

La chanson dessous, c’est parce que avant de devenir un coeur sans pierre incapable de pleurer, j’ai beaucoup écouté la voix d’Antony face à mon miroir et ce reflet que je détestai. Avec seulement deux sentiments : la tristesse et la colère…

 


Découvrez Antony and the Johnsons!

 

Ps : Oui, en ce moment j’ai un léger côté schizo, je change pas mal de sentiments… Je me dis que des années de dualité entre mon moi réel et celui que je présentais au monde ont dû altérer ma capacité à être constant dans ma posture face à la vie… D’un autre côté c’est probablement plutôt mon caractère. Ou c’est hormonal (j’ai eu, sous T, des phases plus stables et longues), qui sait ? Oh puis on s’en tappe. C’est comme ça. Point.

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