Le Loup des Steppes

Transition d'un jeune loup FTM

Organe

Il y a quelques temps j’avais écrit un post que je n’ai jamais mis en ligne… Ca parlait de mon rapport à l’hysté…

« Ce post part du principe que je me ferai opérer le 23, ce qui n’est pour l’instant pas certain hein !

Vous devez vous dire « wow, dans quinze jours, ça fait tôt ! ». De mon côté, je n’en pense rien. Pas vraiment de stress, pas spécialement hâte non plus parce que je n’éprouve pas de haine particulière vis-à-vis des ces trucs là que je suis pas obligé de voir tous les jours (irk heureusement !). Je regrette juste d’avoir renoncé à ma résolution de ne plus boire une goûte d’alcool au lundi 1er septembre et d’avoir rebu pendant un week-end d’anniversaire. Mais je vais pas parler de ça parce que je vais m’énerver contre moi-même autrement…

Sinon, pour être honnête, j’ai réalisé il y a à peine un mois que l’utérus était un organe (je ne plaisante pas)… Avant ça ce n’était pour moi qu’un mot. Qui n’avait rien à voir avec moi. Au moins ça veut dire que je n’ai aucun lien (et encore moins, d’attachement) avec ce truc ! Les ovaires elles me dégoûtent. Le mot est moche.

Cela dit, depuis que j’ai percuté ça, ça me dégoûte un peu d’imaginer le médecin enlever un organe (et encore plus d’imaginer que, même dans le coton, je serai quand même cliniquement éveillé quand il l’enlèvera). Mais juste pour le concept quoi, parce que sinon, cet utérus, je m’en contrefiche royalement. S’il n’y avait pas de risque de complications, kystes and co avec le traitement hormonal, je me passerais bien de cette opération qui ne va rien changer à ma vie de tous les jours. Mais elle aura des conséquences bien pratiques donc je ne vais pas m’en plaindre…

Après, c’est clair que j’ai pas spécialement hâte de repasser sur le billard… Mais en fait j’éprouve plus un sentiment de lassitude qu’une réelle appréhension pour l’opération elle-même.
En revanche j’appréhende la douleur post-op (c’est fou n’empêche, comment on oublie vite ce que ça fait d’avoir mal physiquement !), même si j’ai encore des pills américaine que je ne me gênerai pas de prendre si j’ai trop mal.
J’appréhende aussi le séjour à l’hôpital qui va m’ennuyer un maximum je pense. Enfin, je prendrais mon mal en patience, et j’en profiterai pour enfin finir Le Livre de l’intranquillité de Pessoa, pour regarder des films, et pour finir les Sopranos !

Bon et puis au moins, quand je pourrai enfin recommencer à vraiment bouger et à faire du sport ce sera pour de bon. Parce que la perspective d’être à nouveau tout à fait mobile pour être à nouveau diminué quelques semaines après me tentait bof. Au moins, là, j’ai peut-être retrouvé une partie de mes capacités physiques, mais je suis encore loin de faire tout un tas de choses, et brancher (ou pire, débrancher) des prises un peu dures me fait toujours aussi mal (les mouvements brusques ou latéraux restent complexes)…! Du coup ce sera pas si dur de redevenir un infirme pour quelques temps. D’autant plus qu’en hiver c’est plus facile d’être une larve ! »

Bref, après les épreuves de ces derniers jours je ne ressens plus les choses pareilles.

Déjà, avec la consultation j’ai été violemment confronté à ce corps si féminin et moralement c’est vraiment pas évident. Je ne pensais pas mais c’est finalement une épreuve vraiment dure, de se confronter à cet utérus, ces ovaires, prendre conscience que c’est vraiment là, parler de tout ça, etc…

D’autre part, le traumatisme a vraiment influé sur mon rapport à mon corps. À savoir que depuis hier je suis vraiment dégoûté par ce corps que je (re)réalisme féminin, je n’ai plus aucun désir (libido inexistante) et j’ai l’impression qu’il va me falloir du temps avant que je laisse qui que ce soit me toucher.

3 Comments so far

  1. lagrenade septembre 18th, 2008 3:40

    JE VIENS De lire ta visite infernale à l’hopital de Creteil, je n’arrive pas à comprendre si tu te fais opérer ou non, si c’est à Creteil ou non,en septembre ou plustard; mais n’hesites pas à me passer un petit coup de fil, si je peux te rendre visite , apporter qqchose, enfin bref je reste dans le concret, par expérience des cliniques françaises, je sais que cela peut aider… UN LIVRE, un journal, et même un DVD.
    Voilà je pense à toi, et continue à suivre ton idéal! bisous Catherine L.

  2. M. septembre 18th, 2008 4:51

    Je suis si désolée que tu aies dû supporter un truc aussi traumatisant… et toujours complètement révoltée contre cet imbécile! Surtout à cause du cataclysme que ça provoque en toi et qui est totalement justifié.
    Il te faudra du temps pour digérer cette expérience; oublies pas que tu sais qui tu es Sam, au delà de ce corps.
    Je sais pas si je peux faire quelque chose… En tout cas je pense fort à toi.

  3. mum septembre 18th, 2008 5:25

    Comme tu l’analyse très bien l’examen gynéco a permis à ce chirurgien d’exprimer une perversion « autorisée » par l’état. Organe ou pas, ton intégrité de personne humaine a été légalement bafouée.C’est bien l’état français qui impose l’ablation et ses exécutants (le chirurgien en est le bras armé) qui la qualifient de mutilation.
    je pense qu’il ne faut pas assimiler ton dégoût à celui de ton corps. Tu sais très bien qui tu es. Ce qui est dégoutant c’est la liberté honteuse de ce chirurgien qui a abusé de sa position sous pretexte que la loi lui en a donné l’occasion. Remets toi bien Sam