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Santé Trans

Diviser le corps

C’est avec un grand sourire de satisfaction que mon ostéopathe m’a annoncé fièrement qu’on pouvait maintenant « diviser mon corps ».

J’ai en effet commencé un travail d’ostéopathie en novembre dernier, pour tenter d’atténuer de fortes douleurs chroniques au cou et au dos ; et tenter de régler mon problème de compression du nerf cubital pour lequel j’ai été opéré en mars 2012.

Pour ce qui du nerf, il y a une amélioration mais je suis malheureusement toujours handicapé par cette compression chronique (c’est frustrant, les douleurs reviennent après une opération dans seulement 10% des cas), à ma main gauche en plus.

Mais pour ce qui est des douleurs chroniques au dos et au cou, je note avec joie que ces mois chez l’ostéopathe n’ont pas été vains.

J’étais ravi – et amusé – moi aussi lorsque d’A., mon ostéo, m’a annoncé qu’on pouvait désormais « diviser mon corps ».

De fait, si c’est difficile à évaluer avec certitude, A. est convaincu que mes cicatrices ont joué (et jouent encore) un grand rôle dans l’intensification de ces douleurs : lorsque je suis arrivé à ma première séance, tout le haut de mon corps était verrouillé et comme tendu sur lui-même, sous l’effet de la cicatrisation. Cette division du corps créé par celles-ci a de fait renfermé les tissus sur eux-mêmes. Je manquais donc cruellement de souplesse et d’expansion dans toute cette zone du corps.

Cela a pris des mois, mais je ressens maintenant nettement un mieux être physique, et surtout, j’ai effectivement retrouvé une indépendance entre les différentes parties de mon torse.
Ce n’était encore qu’un bloc compact et tendu il y a quelques mois, ce sont maintenant tout un tas de zones, muscles et articulations donc j’ai plaisir à redécouvrir les variations et mouvements.

Je trouve ça amusant qu’A. ait utilisé le terme de division du corps, vu que c’est une perception récurrente chez moi, cette impression d’être corps divisé, comme celui d’un sagittaire parfois.

 Illustration : Un de mes œuvre préférée, Men in the cities de Robert Longo, 1979.