Le Loup des Steppes

Transition d'un jeune loup FTM

Archive for the 'Society' Category

Monday

Ceci est un message personnel.

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Boy I am

Bon. Alors. C’est vrai. Je n’ai jamais été trop fan des communautés. Le côté, on est ensemble parce qu’on se ressemble, je sais pas, m’a toujours paru un peu trop « ghettoisant ».

Seulement voilà, c’est vrai que récemment j’ai vendu mon âme. Deux fois.
La première – qui n’a pas grand chose avoir avec notre sujet – c’est quand j’ai acheté le t-shirt que vous voyez ci-dessus. Comme je le disais à ce matin : ce qui est choquant c’est qu’il violet quoi, VIOLET ! Bientôt je porterai du vert fluo, j’aurai une moustache, et l’hiver prochain j’aurai un pull en laine avec un ours dessus.

La deuxième c’est quand j’ai accepté mon « inner queeritude ». Pour plusieurs raisons, pas forcément voulues d’ailleurs à la base (circonstances…). Mais c’est vrai que mine de rien, qui peut mieux comprendre un trans qu’un/e autre trans ? Bien sûr, la compréhension entre les gens n’est pas la seule chose qui fait une communauté. Car oui, il y a uns sorte de plaisir à faire partie d’un groupe un peu marginal, subversif, qui défie les normes et la binarité normative de la société (et imaginez le plaisir que je viens d’avoir en écrivant tous ces mots !).

Cela dit. Prenons cette phrase tirée du Conte d’été de Rohmer : « Ce qui me gêne avec un groupe c’est pas de communiquer, c’est d’être. ».
Il y a quelques années, j’avais érigé cette phrase en concept. Mais maintenant, avec la notion de communauté, je me rends compte qu’elle perd sa force et sa justesse puisque le fait d’être permet une communication entre des gens de tous milieux qui n’aurait sans doute pas eu lieu autrement.

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J’ai toujours rêvé d’être un gangster

Pour différentes raisons administratives, je devais me faire tirer le portrait aujourd’hui dans un photomaton.

Du coup, voici un comparatif avec la photo prise au photomaton de la gare de Lyon le jour de ma première piqûre de T (pour ma carte 12 / 25 ans).

Hum. Oui donc comme vous le voyez, le titre de ce post, est finalement assez réaliste, la T me faisant apparemment devenir un dur.

Sinon, aujourd’hui, dix minutes après avoir posté mon dossier d’inscription pour la fac, la responsable de mon UFR m’a appelé.
Le « Allô, c’est bien le numéro de Samuel B. ? » m’a fait kiffer.

Ce qu’il faut tirer de la conversation qui a suivi est que les responsables administratifs sont super, et qu’il n’y aura pas de problème pour changer mon nom sur les listes l’année prochaine. Il faudra juste que je vienne la voir en septembre parce qu’en attendant le changement d’état civil il faut que je reste sous V. dans leur paperasse tout en étant S. pour les profs et les autres élèves. Donc c’est agréable de savoir que je pourrais me pointer à la rentrée sans devoir répondre au nom de V. pendant l’appel, avec une voix grave et le peu de barbe que j’aurai dans quelques mois.

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So Queer… et fier de l’être !

Si ce blog était un film, je vous montrerais plein d’images en accéléré avec une voix-off hyperspeedée qui raconterait le week-end. Parce que mine de rien, il s’en sera passé des choses pendant ce week-end de pont (enfin, vu la longueur, c’est plutôt un viaduc) !

Samedi soir on est sorti avec D., Dw., C., T. et C. dans le 11ème puis dans le Marais. J’ai donc expérimenté pour la première fois un club gay – le Cud – en tant que mec et donc d’insider. C’était marrant, j’ai eu l’impression qu’un monde nouveau s’ouvrait à moi. Pas que celui-là m’intéresse spécialement, mais quand même, c’est fou.

Et puis hier aprèm on s’est vu avec des FTM (et leurs + 1) du forum d’Izechiel, c’était très sympathique et agréable de mettre enfin des têtes (en 3D, pas juste en photo) sur des pseudos.

Bref, je profite de la vie et je me plais dans cette nouvelle identité, où je n’ai pas peur de dire en pleine conversation que je suis trans. Ca vous intrigue ?

Alors. Hier soir à un pique-nique sur les quais on discutait avec D., V., et Dm, et soudain, après une explication sur le fait qu’on est cousins, D. sort « Ouais on est comme frère et sœur ». Silence. Incompréhension. D. ne rougit jamais mais là, à cet instant, je pense qu’il a envie de disparaître. Après quelques instants de flottement bizarre, je dis en me marrant :
« Nan mais en fait je suis trans, et là il vient de faire une énorme boulette ».
Bon, on avait tous un peu bu, donc je me souviens plus exactement des réactions précises mais je me souviens avoir beaucoup ri en entendant les premiers mots. Je crois que ça va devenir mon jeu préféré, m’outer et noter les répliques des gens.
Ah, D. vient de rentrer et se souvient de la réplique – énorme – de V. : « Ah, c’est très contemporain ». Voilà, qu’est-ce que je vous disais…

En tout cas, ça m’a permis d’expliquer ma voix d’ado parce que vraiment ces jours-ci, après 23h c’est de la folie, ma voix se fout trop de ma gueule ! Au point qu’à un moment de la soirée, j’ai demandé à un gars qui servait du rouge de me servir un fond de verre pour la route, et qu’il m’a dit – attention si vous vous moquez, je pars en claquant la porte – « Mais t’es pas un peu jeune pour boire toi ? ». Et le pire c’est qu’un autre mec à côté à renchérit « Grave, tu devrais pas boire ». NO COMMENT !

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Calor

18h.

Non. Ce post n’évoquera pas mes émois d’adolescent pubère liés aux hormones et à cette soudaine chaleur qui a envahit la ville (et le raccourcissement vestimentaire qui va avec).
Non. Je ne commenterai pas mes efforts pour ne pas devenir le type qui déshabille du regard la passante de la rue (vous savez, la douceur qui fascine et le plaisir qui tue…), ou celui qui, vraiment, se concentre pour la regarder dans les yeux.
Non, non, ce blog est bien trop lu pour ça.

Puisque je n’évoquerai pas tout ça, je me contenterai de parler du binder collant que je me farcis ces jours-ci. Parce que croyez-moi, avec une chaleur pareille c’est sympa…
Vivement l’opération, ça va être vraiment sympathique de pouvoir porter à nouveau des t-shirts à même le corps !

1h30

Toute cette testostérone dans mon sang me fait me questionner : est-ce qu’à part être heureux je vais changer de caractère et devenir un macho man ? J’en parlais déjà par mail à F. il y a un (long) moment :

« Après ? Ben j’espère que les gens réagiront bien et que D. arrêtera de m’imaginer (en blaguant mais quand même) comme un futur macho… Pfff. Bon, c’est pas parce que j’omet de dire en public le fait que j’adore les comédies romantiques (ndlr : ce qui est obviously faux !) et que je me remets à m’intéresser au foot, que je vais devenir un connard homophobe. Pff, n’importe quoi ce type. »

Après quelque mois sous T, verdict ? Hum. C’est dommage, ce serait cool si on pouvait mettre ce type de comportement sur le dos de la testo. Malheureusement je crains d’être au contraire beaucoup moins nerveux qu’avant, beaucoup plus posé, zen. Parfois j’aurai même tendance à me sentir limite comme une peluche, pas du tout viril. Il faut que je travaille mon côté bad boy !

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« Mais…c’est pas vous ! »

Aujourd’hui j’ai beaucoup ris intérieurement. Il faut dire je suis de très bonne humeur en ce moment, j’ai l’impression que j’ai atteint la plénitude totale. Je me rapproche de Siddhârta.

Oui donc. La scène se passe au guichet d’une grande chaîne de cinéma avec qui je ne partage, apparemment, pas que du cinéma…

Moi : Une place tarif étudiant pour Shine a Light s’il vous plaît.
Lui : Vous avez votre carte ?

Je lui tends alors ma carte sans vraiment penser quoi que ce soit (l’autre fois le type du guichet de l’expo de Patti Smith avait rien calculé).
Il la regarde machinalement puis marque un temps d’arrêt. Je vois l’hésitation sur son visage.

Lui : Mais…c’est pas vous !
Moi (très calmement) : Si, si, c’est moi.
Lui : Euh…?
Moi : Si, si, je vous assure que c’est moi.

J’esquisse un sourire. Il bloque. Je vois bien qu’il hésite. Insister ou juste laisser tomber, finir cette putain de journée et rentrer chez soit sans se prendre la tête avec client. D’autant que juste avant il s’était tapé deux vieux super chiants qui voulaient savoir tout un tas d’infos sur une carte…

Lui : Ah… Excusez-moi de loin j’avais mal vu. Je suis désolé.

J’ai envie d’éclater de rire. C’est quoi cette réplique minable “j’avais mal vu”. N’importe quoi. Le pauvre. D’un autre côté je suis un peu rassuré. Ca m’aurait saoulé d’expliquer la situation.

Moi : Pas de problème, vraiment.

Voilà, ensuite il plus rien dit.

C’était très divertissant.

Et puis ensuite D. m’a rejoint et on a vu un Mick Jagger génialement ouf sur scène… mais ma palme du rocker le plus cool de la terre va définitivement à Keith Richards.

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Normal Adolescent Behavior

Juste pour dire qu’aujourd’hui, pour la première fois, ma voix n’a pas arrêté de jouer avec les aigus et les graves. C’était amusant et totalement… adolescent pré-pubère.

Très chelou comme sensation d’avoir la voix qui se casse puis monte d’un coup dans la même phrase.
D. et M. se sont bien marrés du coup !

À part ça on a passé une très bonne journée. Levée tardive à la coloc (vers 14h), puis glandouille, puis D. et M. ont décidé d’aller voir Shine a light ce qui me tentait bien aussi. Direction les Halles, un jour férié, en étant à la bourre. Evidemment on a raté la séance. D. et M. on quand même pris une place pour un autre film, puis on allé prendre un pot. Et là brillante idée : et si on organisait un apéro à la coloc ? En deux temps et une dizaine de coup de fils, on avait organisé le truc, et on montait sur des vélib’ pour rejoindre Belleville, le seul endroit où acheter des trucs un 1er mai…

L’apéro a duré jusqu’à minuit, D. s’est déguisé en gars à la plage, moi en pseudo Indiana Jones / Rambo, M. en danseuse des années 30 et C. a juste enfilé un chapeau.
Enfin, on était une dizaine et on a passé une très bonne soirée.

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The Party

Tadam, voici des tofs de me, myself and I à la soirée de ce wikend à l’appart… Premier vrai test avec des gens que je ne connaissais pas forcément (pour certains – qui savaient qu’un trans était un des colocs pourtant ! – pas le moindre problème, ils ne s’en seraient jamais douté !) ou que je connaissais d’avant (là c’était plus tendu dans certains cas j’ai eu droit à un « t’as coupé tes cheveux non ? ». No comment). Mais bon, dans l’ensemble je suis passé nickel, tout le monde a été globalement bluffé par les changements qui se sont déroulés en à peine 1 mois et demi (le changement de carrure et la voix surtout) !

Bon enfin, concernant la tof ci-dessous, pas le droit de se moquer « l’effet bogoss » est voulu hein ! ;-p

Et là c’est pour le del « tiens t’as pris un peu de muscle toi non »… Oui. On peut dire ça en effet. Une dizaine de kilos de muscle en fait d’après les appareils de mesure de l’endoc…

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Labo, pharma…

Aah, je me sens tout faible. Je mange enfin après un long jeune et m’être fait vidé de mon sang. Je suis allé faire mes examens sanguins ce matin. J’espère qu’il y aura pas de problème avec les résultats…

Résultats que j’aurai ce soir à 17h, sauf pour la testostérone parce que ça se fait dans un autre labo. Je recevrai donc les résultats par courrier d’ici la fin de la semaine normalement (merde, je viens de penser que je serai à La Baule, mh).

Ah et ouais c’était énorme à la fin la fille qui m’a vidé de mon sang m’a dit (avec mon dossier – avec mon nom et tout – sous le nez) : « Au revoir monsieur, oh euh, pardon, je me trompe parfois ».
C’est marrant ce que les gens sortent quand ils sont embarrassés… « Je me trompe parfois »…!
Grand sourire de ma part « Y’a pas du tout de problème, au revoir ». J’ai souri connement pendant tout le retour du trajet.

Comme l’autre fois chez le pharmacien.

Moi : Bonjour,
Pharmacien : Bonjour jeune homme,
Moi : Je voudrais du Spasfon (!!) s’il vous plaît.
Pharmacien : Voilà mon grand.

L’hallu.

C’est fou ce qu’un pronom peut faire au moral (et inversement mais ça, c’est une autre histoire…).

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Triviale Poursuite

À la Baule avec D., M., F., L. et R.

Beaucoup de « elle » aujourd’hui. L’erreur en soit n’est pas grave, mais à force d’entendre ce pronom, j’ai réalisé qu’ils me considéraient tous encore comme une fille.
Depuis un petit moment, je ressens une tristesse que je n’avais pas eu depuis un moment, une sorte de boule à la gorge et au cœur, une sort de malaise et d’envie de pleurer. Du coup je passe sur le jeu (trivial poursuit junior) et les rires qui vont avec. Je me sens complètement pris à la gorge, comme si j’étouffais. Et ils ne s’en rendent pas compte. Tout ça parce que je ne veux pas saouler les gens avec le sujet, que, trop heureux de me faire appeler Sam, je n’ai pas envie de risquer de les saouler avec mes explications qui de toute façon pourraient rester incomprises.

Je réalise ainsi que ma résistance est limitée. Trop de « elle » me font mal, comme le jour du tournage ou l’entendre un fois me faisait souffrir à chaque fois, mais l’entendre 10 fois me plonge dans une tristesse PHYSIQUE plus profonde.

Là je les entend rire et je ne ressens rien de drôle. Je suis dans ces états où le masque n’est pas suffisant tellement la douleur intérieure est sourde.

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